Notre vie est possible grâce au Prâna
Pour souligner l’importance du Prâna dans le fonctionnement de l’esprit,
des sens et du corps, dans des textes anciens, on retrouve cette histoire.
Un jour, les sens et les autres parties du corps se trouvèrent impliqués dans une dispute. La querelle avait éclaté parce que chacune de ces parties prétendait être la plus importante. La voix commença à dire : «C’est moi la meilleure, je suis l’unique partie du corps réellement indispensable, que serait le corps sans moi? C’est grâce à moi que les êtres humains peuvent communiquer, parler, chanter! Vous tous, n’êtes que de petits éléments négligeables; parmi toutes les parties du corps, je suis la meilleure, il n’y a aucun doute là-dessus! »Mais les yeux se hâtèrent de répondre : « Tu plaisantes? C’est nous les plus importants! Que serait le corps sans nous? Que serait un homme qui ne peut voir les couleurs, les formes, la nature qui l’entoure, le sourire de celui qui est près de lui? Vous tous, n’êtes que des accessoires! C’est tellement évident que nous sommes les plus importants! » Face à ces déclarations, les oreilles se déclarèrent offensées et commencèrent à chercher à convaincre les autres de leur supériorité. Tout de suite après, l’esprit se faufila dans la discussion, affirmant avec force sa suprématie : « Que vous êtes bêtes! Il est tellement plus clair que c’est moi le plus important! C’est moi qui vous coordonne. Ce n’est même pas la peine de discuter là-dessus! »
Mais la querelle continuait et semblait ne pas toucher à sa fin. Ne sachant plus quoi faire, les sens se tournèrent vers Dieu pour lui demander qui avait raison : « Seigneur, dirent-ils, nous n’arrivons pas à nous mettre d’accord, nos opinions sont toutes différentes, nous te prions de nous le dire toi : qui est le meilleur d’entre nous?» Et Dieu répondit : « En vérité, le meilleur est celui qui en n’étant pas là, empêche le fonctionnement de toutes les parties du corps.»
Alors, les sens décidèrent de se mettre à l’épreuve. La voix décida de laisser le corps et partit pendant un an; une fois revenue, elle demanda aux autres sens, avec un petit air de défi : « Alors, comment avez-vous survécu sans moi?» Les autres ne lui donnèrent pas le temps.de finir et répondirent :
« Très bien, le corps a continué à respirer, à entendre, à voir, à penser, parce que nous étions là, l’unique aspect un peu gênant de l’affaire est qu’il ne pouvait pas parler! » Alors la voix un peu déçue, rentra dans le corps. À ce moment-là, les yeux décidèrent de s’en aller; ils revinrent un an plus tard et demandèrent alors : « Dites-nous un peu, comment vous en êtes-vous sortis en notre absence? » Les autres répondirent immédiatement : « Nous ne pouvions certes nous lamenter , le corps a vécu simplement comme un aveugle, vivant avec le souffle, utilisant la voix, écoutant , pensant. » Les yeux rentrèrent dans le corps et l’ouïe s’en alla. Mais là encore les autres sens continuèrent à fonctionner. Chacun à leur tour, tous les sens firent l’expérience de s’en aller. Puis vint le tour de l’esprit; il laissa le corps, mais là encore, comme chez un enfant ignorant les autres sens continuèrent à fonctionner.
À la fin, ce fut au tour de Prâna. Mais à peine Prâna fut-il sur le point de partir, que tous les sens et les différentes parties du corps se sentirent soudainement enveloppées d’une force irrésistible qui était sur le point de les balayer, comme un poteau sur le point d’être arraché et entraîné par la force sauvage d’un cheval auquel il a été attaché!
Alors, tous les organes sensoriels, effrayés, se tournèrent vers Prâna en s’écriant; « Maintenant nous savons que sans toi nous ne pouvons pas survivre, tu es le meilleur d’entre nous, nous te supplions de ne pas laisser le corps!»
Centre de yoga Alain et Etiennette
Yogapartout.com/alainetetiennette
Tiré du livre Yoga santé et sérénité.